Ce matin, je lis le témoignage suivant dans métro... quelle tristesse...:
“Alors, vous avancez ou quoi ?”
Dans les transports, les relations entre passagers deviennent parfois tendues
Ouf, j’ai réussi à attraper mon bus. Enceinte de six mois, je me dandine vaillamment vers les sièges du fond, espérant le miracle : une place libre. Tandis que je me fraie un passage, le jeune homme qui me suit s’impatiente : “Alors, vous avancez ou quoi ?” Je rétorque, d’un air mi-courroucé mi-dédaigneux (si, si, c’est possible) : “Je vais à mon rythme, et après une journée de travail, j’aimerais bien vous y voir, vous” (bon, OK, je n’étais pas très inspirée). J’interromps brusquement l’échange de regards noirs : un monsieur me cède son siège, je me précipite. L’incident semble clos. Mais entre le jeune homme énervé et une dame restée debout s’engage une discussion à laquelle se mêle un autre passager.
Ça tourne au vinaigre
Le ton monte. Il est question de femme enceinte, de respect, de grève, de galère. Bientôt, ça tourne au vinaigre : “Attention parce que je suis déjà très très énervé, alors je te conseille de ne pas en rajouter”, s’emporte le défenseur des futures mamans. Alors que la dame l’invite à se mêler de ses affaires, une autre lance tout haut : “Ah, c’est toujours les mêmes qui se la ramènent, les Noirs et les Arabes.” Un homme d’origine maghrébine se retourne et la toise : la peau sombre de la jolie dame ne laisse pas de doute sur ses origines. “Mais vous êtes malade”, peste-t-il tout fort.
Le jeune homme du début m’interpelle : “Alors comme ça, je vous ai mal parlé ?” Par chance, c’est mon arrêt. Il est temps que je descende.
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